La production de bonheur

Il se releva lentement, lissa sa moustache d’un revers de sa main gauche, puis se ravisa et posa le dos de sa main près de son nez. L’odeur envoutante du charmant coquillage de la jeune femme qui ronronne allongée là sur ce lit de fortune lui amplifia les battement de son cœur, un profond soupir […]

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Un tour de c++++

Bon je n’aime pas les poils, d’ailleurs mon fiancé s’épile, et il tenait qu’on aille ensemble au spa.

Paul avait lancé le moteur de la DS, accélérait, nous écoutions de bruit métallique si particulier :
« -Ce sont les deux pots d’échappements en chrome qui donnent cette sonorité. Elle chante, une cantatrice cette DS, une belle, cette Palace a boite méca, un super châssis, et une reprise de ouf, dans les vallons aux allant-tours, elle fait hurler les pneus.
– Vous montez Sylvi ? ressentez donc la souplesse du cuir, de la vachette pleine fleur?
– Ce n’est pas du veau?
– Le cuir de veau est principalement réservé aux chaussures, ces dames aiment la douceur pour leurs petons! Pour les sièges de voiture, faut du costaud, les frottements, des fringues, les allers et retours des fesses, et puis ça prend moins les odeurs. A la longue c’est un bon investissement, votre père a bien assortit la couleur, qu’en pensez-vous Sylvi, un jaune paille légèrement citronné, comme vos cheveux, vous êtes raccord avec cette voiture.
-On pourrait faire une photo pour l’Almanach de la nouvelle année!
– Et si en plus la fille serait un peu dénudée, ce serai mieux!
– Je ne me plaindrais pas dit Paul doucement! J’admirerai !! »
Le silence qui s’était installé, fût rompu par Paul :
« – Vous voulez prendre le volant, je vais m’arrêter plus loin, pause clope, car on va pas saloper l’intérieur cuir, ce sera au proprio que l’honneur reviendra d’y mettre sa marque.
– Très bien, j’ai envie d’une dunhil, je t’en offre une ?
– Pourquoi pas ! Oui merci, d’habitude je me les roule ! Mais oui c’est avec plaisir ! »
Paul me fit faire le tour de la voiture, en m’expliquant les étapes de la restauration, passionné il me montra les bas de caisse, il se mit à quatre patte pour que j’admire le blastonnage, fait main à l’ancienne, la différence à faire avec le « chou croûtage »
Il caressait la baie de par brise,
 « -Il m’a donné du mal celui là! J’ai du le découper et souder une autre portion point par point, donnes ta main, passe les doigts, c’est lisse de lisse, on ne sent rien! »
Impressionnée, je regardais bêtement mes ongles, mes mains manucurées, semblaient ne pas être à leur place sur le bas de caisse de cette voiture.
Fine mouche Paul me dit rigolard :
« – tes ongles peints, le sont moins bien que cette caisse, juste assez pour faire les magasins non!
– C’est une action civilisée non!  » je me rebiffe, mais j’ai piqué mon fard, j’ai rougie comme une gamine. »
Paul me regardait me relever, réajuster ma ceinture de jeans, et fermer le dernier bouton de ma chemise scheerucker bleue, celui du bas,
« – J’ai toujours le ventre à l’air.
– Ne te remise pas pour moi, il est très bien ce bouton, laisse le tranquille, tiens prend la place du conducteur, c’est toi qui prend le volant »
Je m’installe, mais je suis un peu loin des pédales
« – Sous le siège, il y a une manette, elle avancera le siège ou le reculera, selon le mouvement  de tes jambes…
– Je ne trouve pas, » dis-Je
Paul s’avança, se pencha sur moi, sa barbe toucha mon avant bras, elle était douce sa barbe, sa main droite avait déjà attrapé la manette, et le siège a basculé si  vite que je me suis retrouvée pratiquement sous lui.
« – Holà doucement, tout doux, ne brusque pas cette voiture, ni le mécano, vous êtes rapide les villageoises, mets les mains sur le volant, là un coup de reins, et tu rapproches le siège, ouais c’est bon t’es en place, la poignée de vitesse au volant cela te vas, tu connais, bon en route !
Bien je m’exécute machinalement mais les émotions qui m’ont envahies, perturbent encore mes gestes, je cale!
-Bon, on va y aller doucement dit Paul, ouvre la vitre, respire doucement, je t’écoute si tu veux parler!
 – Je suis un peu à l’Ouest, je suis troublée en fait, je n’avais pas envie d’essayer cette voiture, car je ne voulais pas me faire chambrer, et en fait, toi ton allure, ta douceur, me déconcertent, et je me surprends à jouer avec toi, tu me plais bien et pourtant tu es si différent de mon fiancé, et tu es si attirant, que mes émotions me perturbent. C’est fou, un doute s’insinu dans le cœur, j’ai l’impression d’avoir 25 ans et d’avoir mon premier émoi amoureux, je ne comprends plus .
– Que dire dans ta vie, tu es obligée de faire ce que l’on attend de toi, et ceci depuis ta tendre enfance. Ici tu redeviens cette jeune fille insouciance voire indomptée. Et c’est ce qui t’émerveille, en fait tu es en train de te faire plaisir, tu roule à coté d’un homme que la vie n’a pas choisi pour toi, et tu n’as pas besoin de jouer un rôle, puisque personne ne te regarde. Quand tu seras mariée, tu le seras avec ton fiancé mais aussi avec les convenances, également avec le regard de tes parents, de tes amis de boulot, ton cercle de joueur de golf.     : Alors une petite bouffée de ce « petite liberté, en mode non consensus » te réjouie non !
–          « -Ne soit pas amer Paul, j’aime la vie que je suis en train de me construire, j’ai écarté tous ce qui n’est pas prévisible, seulement une partie de moi  apprécie cette déconvenue, ce désappointement, ce quelque chose qui me fait   frémir.
–         –Bien ! si je n’étais ni « prévoyable », ni désa quelque chose, je te fais frémir, cela me fait drôle, tout de même. Ne me dit pas que je te donne le frisson, ce serai déplacé, ou bien cela révélera chez ta personne, un côté cocotte bleue.
–                 –Non pas, je suis étonnée de ma réaction.
-               --Tu es une jeune femme Sylvi, sincère et un peu maladroite ! Donne-moi ta main droite.
–        — Bien, que veux –tu en faire ?
–         –Respirer ton poignet, c’est là que ce trouve l’odeur féminine la plus intime, ainsi je saurai si tu es une jeune femme sincère ou une femme un peu courtisane.
–                –Courtisane comme tu y va ! Je ne te drague pas, je suis vraiment émue ! proteste-je.
–         –Alors prouve le moi !
–         –Si je te demande de partir avec moi sur le champ, de tout plaquer pour vivre avec moi, que feras –tu Paul ?
–         –Tu es pleine de surprise Sylvi, je ne t’attendais pas sur ce registre, je pensais que tu voulais une aventure, pas une promesse de vie ! »
Je sentais Paul tendu, en pleine réflexion, mais j’étais encore plus étonnée par moi-même, qu’est-ce-qui m’a pris ? j’ai les mains qui tremblent, impossible de conduire ainsi, Paul bienveillant me propose de reprendre le volant après une autre cigarette.
Il saute de sa place de passager avec souplesse, et m’ouvre la portière.
Je m’attendais à ce qu’il me prenne dans ses bras, Hé bien non, il me tendait la main pour me sortir de la DS, et au passage, me décocha une grande tape dans le dos.
    – Tu te conduis comme un mec Sylvi, tu mets le doute dans la tête de ton voisin et quand tu sens, qu’il vacille, c’est toi qui prend le doute.  Tu n’as pas levé la tête vers moi, Sylvi car sans doute que je t’aurais embrassé. Tout quitter pour toi, je ne veux même pas y penser. A deux fois vingt ans, la réflexion est plus lente, et plus profonde.   Je reprendrais le volant pour te ramener chez ton père, je dois échanger avec lui, sur cet événement prochain, si important pour toute ta famille. J’ai apprécié ta conversation, n’en soit pas gênée, cela me rend léger, il y a quelques années, j’étais dans une situation similaire, mais la jeune femme m’a embrassé, lorsque j’ai tourné la tête vers elle. Je m’en réjouis encore. »

Gênée, oui je l’étais, cette situation inconfortable, va prendre fin, Paul sensible ne véhiculera pas cette éphémère manque de contrôle de ma part.

 

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Il a deux trous aux côtés

Edonatien, travaillait tard ce soir, j’avais en charge son neveux.

Un boulet ce môme, il avait faim, il avait soif, nous étions sous domination corinthienne, il n’y avait presque rien à manger.

Sauf pour les travailleurs.

Edonatien était ravi de ce travail, il n’avait pas fini ses études d’infirmiers, à cause de la guérilla, mais quand même, le trusting d’exploitation, l’avait recruter. L’hygiène étant primordiale, pour de telles interventions chirurgicales.

En quelque sorte, un dispensaire comme ceux des années deux milles.

Le matériel automatique, devait être nettoyé après cinq ou six passages, pas pour les humains, mais pour ne pas endommager la machinerie.

A l’origine c’était une stabulation à castrer les porcs.

Il n’y a pas de porcs dans la région, il y a belle lurette qu’ils ont étés exterminés. C’était de la saloperie, a ce que l’on dit. Mes parents enfin ceux qui m’ont élevé, n’en ont jamais vu.

Le Cloéfi, le neveux, veut tout le temps des serpillaires, des bâtonnets de cendres blanchis a l’urée, c’est délicieux, tous les parfums sont déclinés, je préfère au lait, pour ma part, lui, il aime ceux au régisse, ceux au carbure, et ceux au cuir. Mais c’est très cher au marché vert.

La lune s’est faite toute petite, le soleil semble pointer derrière, les montagnes soyeuses.

J’entre dans le complexe.

Edonatien, m’embrasse sur la bouche et me recommande de ne pas laisser vagabonder Cloéfi, la machinerie, présente des anomalies, des lumières s’allument de façon saccadée, cela lui dit rien qui vaille.

D’ailleurs le môme est attiré par une sorte de tiroir qui clignote. J’ai beaucoup de mal, a l’empêcher de grimper dessus.

Etonné et curieuse, je franchi les trois mètres qui me sépare du fond de la pièce et regarde, la machine en mouvement.

Un homme costaud, est allongé sur un tiroir roulant, qui progresse lentement, l’homme ouvre grand la bouche, enfin oui c’est normal, cette salle dentaire fait partie du complexe sanitaire. Il me fait un petit signe de l’oeil.

Il a de la chance, il va avoir des ratichs tout neuf, il doit être militaire, ou fonctionnaire! Il me semble l’avoir croisé.

Je suis la progression du tiroir roulant des yeux, et je m’en retourne vers le môme.

Edonatien bougonne, la machine à encore déconné, c’est sûr il va perdre sa place. Il me lance, où est l’enfant.

Où est donc ce môme ?

Il s’amuse, il est à cheval sur une chaise roulante, et il fait hue, hue!

Je retourne voir le résultat dentaire du monsieur.

J’appelle mon fiancé, l’homme est tout pâle, et sa bouche est très fermée, il semble avoir mal, mais ses yeux sont vitreux!

« C’est ce que je dis, la machinerie déconne, rien du côté de la bouche, mais il a deux trous sur les côtés, comme les autres! Je te dis, je vais me faire viré!

Je me penche, et ce que je vois est effrayant, le ventre de l’homme est gonflé, il a deux trous béants sous les côtes, et au dessus des hanches, juste au dessus de la ceinture du pantalon. Il n’y a pas de sang, les bords sont comme aseptisé. L’homme ne crie pas, ne semble pas avoir mal, mais ne se lève pas.

Le tiroir bascule, l’homme est à présent debout, un tapis roulant le conduit dans une autre pièce.

Le gosse, vite où est ce gosse!

Il s’est couché dans un tiroir roulant!

Je le tire par le bras, pour le forcer à descendre.

Il ricane et se cale au fond, puis s’immobilise, il regarde fixement les lumières qui clignotent au plafond. J’hurle, j’appelle Edonatien, j’attrape Cloéfi par le pantalon, puis par le bras.

Il est comme aspiré par la machine.

Edonatien hurle lui aussi,

« -attrape le vite et fuis, fuis!

J’ai arraché le môme a son tiroir, son regard est vide, il ne dit pas un mot, et il s’affale dans mes bras.

Edonation lui met la main sur la gorge.

« -Il est mort ou tout pareil. Fuis! Fuis!

-Non pas sans le môme! » dis-je,

Je me sens saisi à la cheville. Je tire, un bras surgit de sous le plancher m’a saisi la cheville.Un deuxième bras tente de saisir mon autre cheville. J’ai le gosse dans les bras, je ne peux pas me dégager.

Edonatien, me dit,

« -Il faut lui couper les mains, ils veulent ses mains ou ses pieds, écarte-toi, je lui coupe les mains, dès qu’ils s’en saisissent, tu cours, cours  fuis, je prends Cloéfi et je te suis! Vite! Vite.

Les mains ont lâché mes chevilles, je franchi la porte et je cours à perdre mon souffle, j’entends derrière moi, un souffle haletant qui me rattrape, j’ai peur, je cours encore plus vite et me jette dans un fossé. Edonatien saute dans le fossé, le corps de l’enfant dans les bras.

A la lumière du jour, nous voyons bien que Cloéfi est mort.

Il a deux trous aux côtés, et les deux mains tranchées.

 

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Voyage fade

Elle tirait sa valise à roulettes sans ménagement. Le cadenas touchait le sol, ce qui était énervant. Bien sûr elle avait un téléphone dans la main gauche, semblait en colère, répondait par des phrases courtes. Au ton de ces paroles, rien ne  se passait comme elle voulait. Elle fit volte face avec sa valise, elle […]

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Dans ce bruit

Le portable de Julie venait de sonner, plutôt faire un bruit épouvantable. C’est toujours comme cela, je me préparais à lui dire, que je ressentais une profonde attirance pour elle. J’allais me lancer, et son wap, a coupé net la phrase dans ma bouche. « – Allo, je t’écoute, et là elle s’énerve: « mais je t’ai […]

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La saison des chataignes

Difficile cette journée, l’étude est encore ouverte, et il fait déjà nuit. Un couple discute toujours sur un sujet délicat, je comprend bien sûr, mais ma collègue est déjà partie, et je dois encore réceptionner le chauffagiste, la remise des clés, en fait je ne suis pas partie. D’ailleurs le chauffagiste, il commence à m’énerver, […]

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Quelle foire!

Entre la foire de Rouen et la virée avec le CE comité d’entreprise du patron à Disneyland, je me suis trompée de choix. Ok j’avais un peu trop consommé de téquila! Me voilà à la Porte Dorée, sortie du périphérique, avec ma voiture, les cars devaient se trouver pas trop loin. Du regard je cherche […]

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Illusion

J’avais été fascinée de voir le prestidigitateur faire son numéro de magie sur la scène, il était éblouissant, même si ce sont mes collègues du comité d’entreprise qu’ils l’avaient sélectionné, le bonhomme était très inintéressant, j’ai été bluffée. je le recevais donc en fin de spectacle pour le féliciter et lui remettre son chèque. j’étais étonnée, il était petit, il avait l’air si grand sur […]

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En péril

Nous faisions un brunch dans le jardin de notre fille, lorsqu’une attaque de guêpes, m’obligea à me rendre précipitamment dans la maison. Un groupe de personnes avait trouvé refuge près du préau où  nous garons les voitures. « Que cherchez-vous? demandait rapidement Lou -Il n’y a plus d’endroit pour nous recevoir, et je dois faire cuire […]

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La décharge électrique

La décharge électrique fut violente, je ne sais pas si j’ai crié. Driss était au dessus de moi, livide, vu la tête qu’ils faisaient tous, j’ai compris que j’avais dû convulser, et que cela devait être violent. Mes jambes ne répondaient pas à mon cerveau, je voulais me lever, mais n’y arrivais pas. Sortir des […]

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